Escape Game Awards
La cérémonie de remise des prix 2023.
Le crime de l’Orient-Express
Enquête
75 min
4 à 12 joueurs sur 2 salles
Intermédiaire
👌 Parfait
26 à 34€/joueur
dès 14 ans
Anglais, Français
Fouille
Manipulation
Réflexion
The One Escape a ouvert en juin 2021 dans le 2e arrondissement de Paris, tout près de la station de métro Réaumur-Sébastopol. Nous nous y sommes aventurés en janvier 2022 alors que l’établissement proposait deux salles : une mission cambriolage chez le docteur Grant et une enquête à bord de l'Orient-Express…
L’enquête est un genre très fréquemment exploité par les enseignes d’escape game. Mais celle-ci est sans doute la plus originale que nous ayons eu l’occasion de mener dans une room puisque *roulement de tambours* le meurtrier se cache parmi les joueurs !
Le scénario
« Hiver 1934, 23h42. Le mythique Orient-Express poursuit son voyage en direction d’Istanbul dans le luxe et le calme. Chaque passager est là pour une raison bien précise. Ils ne se connaissent pas et n'échangent que de rapides regards lorsqu'ils se croisent dans les couloirs du train. Cette nuit-là est une soirée comme les autres, pourtant une étrange atmosphère semble régner à bord. Certains trinquent dans le wagon-bar enfumé par le cigare, quand d'autres s'isolent dans leur cabine. Tout d'un coup, un cri, suivi d’un bruit sourd en provenance de la cabine de Samuel Lioretti, viennent briser le silence de la nuit. Il est mort ! Assassiné… Mais comment est-ce possible ? Sa cabine est fermée de l'intérieur.
Vous êtes les seuls passagers de ce train, le meurtrier ne peut être que parmi vous ! Le chef de cabine semble connaître la vérité. Il vous convoque tous, mais vous êtes pris par le temps ! Vous devez prouver votre innocence et découvrir qui se cache derrière le meurtrier avant que la police ne prenne le relais lors de votre prochaine halte. Vous incarnerez les suspects et tous les soupçons pèseront sur vous. Préparez-vous à vivre un huis clos éprouvant et… prenez garde, les apparences sont parfois trompeuses... Saurez-vous être à la hauteur ? »
Une idée novatrice inspirée des murder parties
Avec ces quelques lignes de scénario officiel, l’enseigne d’escape game parisienne tient un concept fort et marquant. On n'en avait pas forcément rêvé, elle l’a fait, et maintenant qu’on l’a vécu on ne peut qu’applaudir la créativité et l’audace de The One Escape. « Le crime de l’Orient-Express » est une incroyable expérience que l’on vous recommande vivement.
Cette aventure emprunte son nom au roman policier mondialement connu d'Agatha Christie, publié en janvier 1934 et dont elle est inspirée. Mais elle n’en reprend pas l’intrigue pour autant, se contentant de quelques clins d'œil. Ainsi, avoir lu le livre ou vu l'une de ses adaptations audiovisuelles ne représente pas un quelconque avantage.
Dans « Le crime de l’Orient-Express », on retrouve les fondamentaux de l’escape game : une pièce fermée réservée à votre équipe, une mission à accomplir en un temps imparti, des décors immersifs, de la fouille, des manipulations, de la réflexion, des casse-têtes à résoudre afin de progresser dans un scénario... À cela s’ajoute une énigme finale comme on en voit régulièrement dans les salles d’enquête : identifier le coupable à l’aide de preuves et/ou d’intuition. Sauf que… The One Escape revisite ce grand classique en le twistant légèrement, en y injectant une idée aussi simple que novatrice, qui rappelle le principe des murders parties : « Vous êtes les seuls passagers de ce train, le meurtrier ne peut être que parmi vous ! »
Des fiches de personnage : chaque joueur incarne un rôle
Juste avant la partie, en plus de quelques accessoires favorisant l’immersion comme un foulard et un chapeau par exemple, une fiche de personnage vous sera distribuée. Elle vous renseignera succinctement sur le rôle que vous incarnerez durant toute la partie. Votre nom, votre histoire, votre mobile, votre alibi… C’est à ce moment-là que vous apprendrez si vous êtes ou non le meurtrier de l’équipe. Si c’est le cas, votre objectif sera de ne pas être démasqué et ira donc à l’encontre de celui du reste du groupe, qui, lui, devra faire toute la lumière sur l’affaire. La salle est jouable à partir de 4 joueurs. À 5 joueurs, un rôle supplémentaire fait son apparition. À 6 joueurs, deux s’ajoutent.
Le fait qu’un joueur ait un rôle à part a bien sûr des conséquences sur le gameplay : à plusieurs moments, le criminel sera tenté de dissimuler des objets ou détails, de détourner l’attention sur tel ou tel élément, essayant ainsi de tromper les autres passagers du train afin de protéger ses intérêts. Pour autant, ces attitudes ne seront pas à sens unique : le jeu peut se prévaloir d’un bel équilibre grâce à un objectif personnel et secret propre à chaque personnage, révélé lui aussi via la fiche évoquée plus haut, et qui poussera tout le monde à manipuler les autres. Un joyeux bazar pourra en découler, entre ceux qui se font griller à vouloir cacher un document, certains qui réagissent très (trop) étrangement à certaines découvertes, d’autres encore qui tout à coup sont très (trop) discrets…
La mission aura à peine commencé que tous les joueurs se regarderont en chien de faïence : tout le monde pourra rapidement devenir suspect ! Ces objectifs personnels poussent aussi chacun à résoudre les énigmes pour faire progresser l’intrigue, ce qui permet d’éviter que les joueurs tombent éventuellement trop dans l’anti-jeu. De toute manière, mettre des bâtons dans les roues des autres est une stratégie risquée puisqu’elle risque d’attirer leur suspicion...
De plus en plus de game designers d’escape game saupoudrent leurs créations de roleplay, mais la plupart du temps ce jeu de rôle existe lors d’échanges intermittents avec un game master qui, lui aussi, incarne un personnage. Ce qui est inédit dans « Le crime de l’Orient-Express », c’est que d’une part ce roleplay s’installe pendant 75 minutes non-stop, et que d’autre part il s’exprime presque exclusivement entre les joueurs eux-mêmes. Mais ne prenez pas peur si vous n’avez jamais fait de théâtre ni de jeux de rôle grandeur nature, ou si vous redoutez de devoir mentir pendant toute la partie : c’était le cas des cinq joueurs de notre équipe, et dans le feu de l’action nous avons vite oublié nos craintes et nous sommes facilement pris au jeu.
Un voyage au début du XXe siècle
Dans la salle de The One Escape, les énigmes ne sont pas présentes en très grand nombre. Cette quantité n’est pas gênante pour autant car l’enquête elle-même, qui par ailleurs est parfaitement huilée et ficelée, occupe déjà beaucoup les esprits. Ces casse-têtes, pour la plupart classiques mais efficaces et agréables, balisent le jeu et représentent le fil conducteur de la partie. Les résoudre permet de mettre la main sur des preuves. Si vous n’en venez pas à bout, vous ne pourrez pas conclure l’enquête – sauf si vous réussissez à faire avouer vos camarades...
Last but not least, côté décor l’enseigne réalise un élégant sans faute : les parois boisées du wagon, sa banquette hors d’âge, ses fauteuils surannés et ses étroites cabines nous font voyager au début du XXe siècle. Des effets spéciaux viennent parfaire cette immersion : un léger roulis donne l’impression que le train circule, les paysages défilent à travers les fenêtres…
« Le crime de l’Orient-Express » est de ces salles géniales qui renouvellent le genre de l’escape game pour le mener ailleurs, plus loin et plus haut. On vous la conseille sans retenue ! Prévoyez du temps pour débriefer après le jeu car, malgré les très théâtrales et amusantes discussions finales menées par votre game master – qui a un rôle crucial, vous le découvrirez bien vite –, vous en aurez sans doute besoin ! La room de The One Escape nous aura en effet permis de renouer avec les sensations que nous avions connues après notre tout premier jeu d’évasion, en avril 2014, lorsque nous avions parlé du « Bureau de James Murdock » pendant 48 heures non-stop… Le début de l’addiction.
Découvrez le teaser vidéo de la salle « Le crime de l’Orient-Express » :
Avis de la communauté : 92% de satisfaction
357 joueurs ont donné un avis sur ce scénario et 483 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.