Escape Game Awards
La cérémonie de remise des prix 2023.
Le cannibale de Paris, chapitre 1
Horreur | Gore
2 à 6 joueurs
Intermédiaire
👌 Parfait
16,5 à 60€/joueur
Anglais, Espagnol, Français
Fouille
Manipulation
Réflexion
You Have Sixty Minutes a ouvert fin juin 2018 dans le 9e arrondissement, près des gares du Nord et de l’Est. Cette enseigne, qui se présente comme « l’escape game le plus gore » de la capitale, a fait couler beaucoup d’encre au sujet de sa première salle, « Le cannibale de Paris, chapitre 1 ». À la seule lecture des commentaires qui s’accumulaient sous cette fiche, nous commencions à trembler à l’idée d’y mettre un pied : « On plonge littéralement dans un film d’horreur », « la trouille de ma vie !!!!! », « cadavres bien dégoulinants et mise en scène aux petits oignons pour 100% d’adrénaline », « immersion parfaitement terrifiante »…
Les messages de notre interlocuteur, cocréateur de You Have Sixty Minutes, n’étaient pas pour nous rassurer, avec ses emojis « diable » toutes les deux lignes… Cerise sur le gâteau, nous avions échos de joueurs quittant l’antre du cannibale en rapportant un souvenir chez eux : une bosse, un bleu, un jean troué.
Notre verdict est sans appel : sans l’ombre d’une hésitation, nous plaçons les salles du « Le cannibale de Paris » en tête des escape games qui font le plus peur à Paris.
Le scénario
« Sadique, terrifiant et cruel, le cannibale de Paris ne vous épargnera pas si vous ne réussissez pas à vous échapper. Préparez-vous à vivre une expérience à vous glacer le sang ! Tout a commencé au 57 rue de Maubeuge, dans le 9e arrondissement de Paris, un soir de 1972. Suite à une violente dispute, un homme porta un coup fatal à sa femme. Ne sachant pas comment se débarrasser du corps, il décida de la découper, puis lui vint à l’esprit l’idée de goûter un morceau. Cette expérience fut pour lui une révélation et sera la première d’une longue série sanglante… Bien naïf vous avez été… Vous pensiez venir participer à un jeu, mais vous voilà en réalité pris au piège. Serez-vous son prochain festin ? Réussirez-vous à survivre au cannibale ? »
En arrivant à You Have Sixty Minutes, vous remarquerez tout de suite que quelque chose cloche. De l’extérieur, à travers une vitrine sombre quasiment opaque, vous apercevrez peut-être un visage étrange vous épier, une main se plaquer contre la paroi. Un écriteau demande aux joueurs d’attendre devant l’entrée de l’enseigne, ce que nous faisons sagement. Alors que l’équipe est au complet, un inquiétant personnage vient à notre rencontre… Nous voilà pris au piège.
Une introduction d’une intensité folle
Nous ne dévoilerons rien de précis sur la suite de cette entrée en matière, qui est d’une intensité folle. Pendant ces longues minutes, votre hôte fera tout pour vous faire monter en pression, vous pousser à bout, installer une ambiance morbide et malsaine. En un mot : vous terroriser. You Have Sixty Minutes met tout en œuvre pour que le doute s’immisce dans votre esprit : s’agit-il toujours d’un jeu ?
Cet escape game vaut surtout pour l’expérience hors-norme qu’il propose, pour l’adrénaline qu’il procure. Ce n’est pas une room comme les autres et elle ne s’adresse clairement pas à tout le monde : avant de réserver, sachez qu’il faudra accepter de vous retrouver en position de soumission, d’être exposé à une certaine violence verbale, visuelle et même olfactive, et aussi d’être chahuté physiquement. Tout est fait pour que vous ayiez les jambes qui tremblent, ce qui fonctionne à merveille grâce à des décors et accessoires répugnants de réalisme, et à une mise en scène diablement impressionnante.
Des crises de panique régulières
Dans ce jeu où le danger règne et où la mort rôde, le plus grand défi sera de garder son sang-froid. « Des crises de panique ? Oui, ça arrive au moins une fois par semaine, nous répond l’un des créateurs de You Have Sixty Minutes. Dans ce cas on calme le jeu, on emmène le joueur un peu à part, on le rassure en lui rappelant que ce n’est qu’un escape game. Libre à lui de réintégrer la partie ensuite ou non. »
Les décors, les accessoires, la scénographie et l’immersion proposés par « Le cannibale de Paris, chapitre 1 » sont parfaits. Et les énigmes ? Dans une telle ambiance, réfléchir s’avère évidemment compliqué. Elles sont donc logiquement très simples, voire simplistes parfois. Elles sont très fluides, on peut tout à fait terminer la salle sans indices. La room est assez largement dominée par la fouille : il vous faudra fouiner partout, ouvrir grand vos yeux. Une partie du jeu met la coopération entre équipiers à l’honneur, ce qui est un très bon point. La salle vous demandera de manipuler pas mal de cadenas, de verrous et autres coffres, ce qui n’est pas choquant étant donné le scénario. Elle compte aussi une poignée de mécanismes électroniques agréables.
Des faiblesses qui n’entachent en rien l’expérience
Cet escape game a en revanche du mal à passer le test du « pourquoi ? » Pourquoi ces énigmes sont-elles présentes ? Le cannibale, dans sa grande bonté, nous laisserait-il une chance de nous évader ? Difficile d’adhérer à cette idée lorsqu’on a déjà rencontré le personnage… Et cette voix qui nous vient en aide, par quel miracle nous contacte-t-elle ? Ces questions resteront sans réponses. On pourrait aussi reprocher la présence de quelques énigmes qui n’ont aucun lien avec l’univers du cannibale. Mais force est de constater que cela n’entache en rien l’expérience proposée tellement elle est forte et prenante.
« Le cannibale de Paris, chapitre 1 » n’est bien sûr pas une room que l’on conseille à ceux qui recherchent un gameplay original ou subtil. Elle est taillée pour les passionnés d’horreur, les fans de maison hantée, pour celles et ceux qui adorent se faire peur, qui sont en manque d’adrénaline. Leurs attentes seront comblées car le pari est selon nous réussi : You Have Sixty Minutes est bel et bien « l’escape game le plus gore de Paris ».
Découvrez le teaser vidéo du « Le cannibale de Paris, chapitre 1 » :
Avis de la communauté : 84% de satisfaction
330 joueurs ont donné un avis sur ce scénario et 242 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.