Escape Game Awards
La cérémonie de remise des prix 2023.

Thème
Cambriolage
Nombre de joueurs
2 à 6 joueurs
Niveau
Intermédiaire
Immersion
Bien
Prix
24 à 42€/joueur
Langues
Français, Anglais
40 %
Fouille
30 %
Manipulation
30 %
Réflexion

L’Antichambre s’est installé dans deux locaux tout près de la station de métro Strasbourg Saint-Denis, dans le 3e arrondissement de Paris. Cette enseigne propose à la fois des créations originales et des escape games importés de Budapest, dont faisait partie « KGB », connu sous le nom de « The Wicklewood Heritage » en Hongrie.

En mars 2023, cette salle qui plongeait les joueurs « à l’époque de la guerre froide sur les traces d’un intellectuel allemand détenant des documents compromettants pour les services secrets soviétiques » a tiré sa révérence, laissant sa place à « Rock’n Spy ».

« Nouveau scénario, nouvelles énigmes et nouveaux décors, c’est un tout nouvel escape game que nous vous proposons, tout en gardant néanmoins un lien étroit avec la thématique espionnage qui vous avait tant plu », expose L’Antichambre. L’intrigue a en effet été – légèrement – modifiée : exit l’intellectuel allemand, place à un rockeur anglais !

Le scénario

« 1975, Nicky Brighton est une célèbre star du rock anglais. Les services secrets britanniques pensent qu’il s’agit en réalité d’un agent du KGB qui détiendrait une photographie compromettante d’un haut fonctionnaire anglais qui aurait collaboré avec l'ennemi pendant la guerre. Vous, agents du MI6, êtes chargés de vous infiltrer dans le pied-à-terre parisien de Nicky pour confirmer cette information et trouver cette photo afin que le MI6 puisse arrêter le traître anglais et intercepter Nicky avant qu’il ne prenne la fuite pour l’URSS ! L’honneur de la Couronne en dépend, faites vite agents ! »

Dans le salon d’une rock star des seventies

Papier peint, meubles et assises, accessoires… Comme c’était déjà le cas dans la planque de « KGB », l’appartement de Nicky respire les années 1970 ! L’Antichambre a déniché tout ce qui était nécessaire pour faire voyager ses joueurs cinquante ans en arrière. Les fenêtres de la room, voilées par des rideaux, donnent directement sur la rue, que l’on peut donc observer depuis l’espace de jeu. Un détail qui peut interloquer au premier abord mais qui prend finalement tout son sens dans le cadre de l’infiltration de ce pied-à-terre parisien…

Le salon du musicien, cosy et spacieux, peut facilement accueillir six personnes. Mais ce ne sera pas forcément le cas tout au long de l’aventure. Une pièce en particulier est relativement étroite et, pour éviter que votre équipe ne se marche dessus et faire en sorte que tout le monde en profite au maximum, nous vous conseillons de former un trio ou un quatuor, pas plus.

La première partie du jeu fait la part belle à la thématique musicale. Après tout, vous êtes chez une rock star ! Les énigmes sont classiques mais bien ficelées, fluides… à une exception près. En effet, lors de notre test, en août 2023, un mécanisme manquait de feedback ; autrement dit, une fois la manipulation correctement effectuée nous n’avons bénéficié d’aucun signal visuel ou sonore, ni pour confirmer son activation ni pour indiquer ce qu’il avait déclenché. Ce qui nous a amené à résoudre ce casse-tête quatre fois, cinq fois… jusqu’à ce que la game master intervienne, nous laissant ensuite chercher au hasard ce qui avait été enclenché. Cette étape, pourtant très agréable au demeurant, a ainsi considérablement cassé la dynamique et le rythme en place.

Pas de rebondissement ni d’effet wahou

L’énigme – selon nous – la plus intéressante prend appui sur un mécanisme vu et revu mais en l’utilisant de manière assez originale. Malheureusement, c’est aussi celle qui nous a posé le plus de problème : après l’avoir appréhendée et résolue, impossible de réaliser cette manipulation correctement, et ce malgré de nombreuses tentatives. Une situation frustrante ! L’Antichambre gagnerait à rendre cette machine plus permissive, moins rigide.

Mises à part les deux séquences évoquées plus haut, avec un peu d’expérience « Rock’n Spy » peut se traverser sans temps mort. On n’y trouve aucun cadenas, mais des clés et un digicode ; le reste est composé de mécanismes relativement basiques. Ainsi, la salle manque sans doute d’un effet wahou marquant. On pense par exemple au casse-tête final, qui nous a un peu déçues lorsque nous avons compris que nous n'allions pas effectuer cette manipulation « pour de vrai »… Ce constat est également valable pour les décors, qui sont propres, simples et efficaces, mais pas vraiment mémorables.

Qu’en est-il du storytelling ? Même si l’aventure nous réserve un coup de pression final bienvenu, elle ne propose pas réellement de péripéties scénaristiques qui auraient pu relancer l’action et l’intrigue. Ce qui vous attend est résumé au sein des quelques lignes d’histoire officielles et dans le briefing introductif que vous délivrera votre game master sur place : n’espérez pas de rebondissements.

En résumé, « Rock’n Spy » est une mission infiltration qui a pour principale originalité son cadre rock seventies nostalgique… du moins avant que Nicky Brighton ne dévoile sa vraie facette et que l’enquête ne débute vraiment.

Mélanie Vives par Mélanie Vives

Avis de la communauté : 84% de satisfaction

35 joueurs ont donné un avis sur ce scénario et 21 joueurs l'ont ajouté à leur todo-list.

 Histoire et cohérence du scénario
8.4/10
 Décors et immersion
8.6/10
 Qualité des énigmes
8.1/10
 Fun
8.4/10
 Accueil et game mastering
8.7/10